I. Hold on tightly for safety
II. Survey the land and draft a map for futur travellers to use in their journey
III. Name landmarks

Une fois avoir pris connaissance des instructions, on prend un crayon, une feuille et c’est parti ! Dessiner ce qui se révèle à l’écran, tracer soigneusement le contour des îlots, estimer les distances au doigt mouillé, faire une pause le temps que le brouillard se dissipe puis chercher avidement un point de repère familier… Arrivé au bout d’une feuille on en colle une autre, puis on revient à la première, tout fini par se jouer dans le coin de la troisième : je le savais que j’aurais dû commencer plus à gauche !

Dans Brave Mouse Cartographer, tout se fait sur une simple feuille de papier. À l’écran, un grand oiseau brun nous balade selon son bon vouloir : un coup à droite, un coup à gauche, il est un peu têtu et survole parfois la même terre durant de longues minutes. L’ordinateur reste loin de nous, à distance de toute autre interaction que notre regard sur l’écran.

Où se situe le gameplay de Brave Mouse Cartographer ? Entre l’écran et la feuille de papier ? Dans le choix des icônes que l’on dessine ? Lorsque nos yeux recherchent impatiemment un nouveau morceau de terre à cartographier ? Quand on essaye tant bien que mal de tout faire rentrer sur quelques dizaines de centimètres carrés ?

A travers une déclaration d’intention protéiforme, les créateur·ice·s nous invitent à voir le jeu sous différents angles et à imaginer mille manières de se l’approprier : l’installer dans un lieu public où chaque passant est invité à compléter un bout de la carte ; le transmettre à quelqu’un accompagné de notre carte partiellement complétée, dans un effort d’exploration collective ; ou encore l’installer dans un coin de la chambre et le laisser s’écouler passivement, libre de tout enjeux.

La carte comme objet organique, un objet de connaissances, de partage, de récompense, de mémoire et de communauté.

https://commonopera.itch.io/brave-mouse-cartographer-trilogy